UN JOUR, TOUT S'EST ARRÊTÉ

« Après la Tunisie, je suis arrivé en France pendant l’occupation et alors j’ai connu autre chose, j’ai découvert une nouvelle façon de se vêtir, une nouvelle façon de manger, une nouvelle façon d’aborder des arbres... etc... qui produisaient des fruits inconnus, et puis ensuite à la fin de la guerre j’ai entendu cette histoire d’Oradour. On a entendu un soldat sortir de chez lui en disant "nous allons brûler le village", ma mère a entendu la même chose, ils parlaient le français, et finalement ça m’a frappé et j’ai traduit ça toute ma vie, toute ma vie, et je me suis dit quand je serai plus mûr, quand je serai plus sûr de ce qu’est pour moi la peinture, je ferai l'histoire d’Oradour. J’avais déjà fait Oradour-sur-Glane, j’avais envie de faire une grande toile, le problème ne se posait pas. Mais je me suis rendu compte que les années passant, je n’étais pas satisfait de ce que j’avais fait. J’ai fait ce que vous voyez là, des choses qui n’en finissait pas et quand j’avais fini les premières, je me disais il faut que j’en fasse encore, encore autre chose, et encore autre chose à dire, et finalement j’aurais pu continuer pendant des années, des années à raconter le massacre parce que c’est une chose qui m’épouvante, c’est une telle horreur et une telle erreur de l’humanité que c’est impossible de l’absorber. » Gabriel Godard


Pressés par le temps et voulant venger, avant leur départ, l'assassinat d'un général allemand qui venait d'être commis par les résistants, les troupes commandées par Von Brodowski investissent le village d’Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, en début d'après-midi. Après avoir rassemblé le village sur le champ de foire prétextant une vérification d’identité, les SS séparent les hommes des femmes et des enfants. Un interprète les a alors avisés qu'un commandant allemand portant beaucoup de décorations avait été tué à quelques kilomètres d'Oradour, et que les autorités allemandes savaient qu'il existait un dépôt de munitions dans la localité. 

Les premiers sont enfermés dans des granges que les soldats décident d’incendier, pendant que les seconds sont envoyés à l’église que les SS font exploser. Pour s’assurer qu’il n’y ait aucun survivant, les soldats tirent aveuglément sur les bâtiments en ruines. Au total 642 victimes. Parmi elles, 246 femmes et 207 enfants, dont 6 de moins de 6 mois. Oradour-sur-Glane est devenu le symbole de la barbarie nazie. 


Oradour-sur-Glane: après le massacre du 10 juin 1944, Le Figaro reconstitue les heures tragiques 


LES ARCHIVES DU FIGARO - Il y a 75 ans des SS anéantissaient le petit village de la Haute-Vienne et sa population. Récit de cette journée dramatique par un collaborateur du Figaro présent ce jour-là à proximité des lieux, publié en 1949 dans nos colonnes. 


Par Véronique Laroche-Signorile

Publié le 7 juin 2019


Ruines du village d’Oradour-sur-Glane après la tuerie perpétrée par les SS le 10 juin 1944: dans ce village du Limousin, 642 personnes trouvèrent la mort. Rue des Archives/Rue des Archives/Tallandier 
La barbarie nazie. Le 10 juin 1944 d’atroces événements avaient lieu à Oradour-sur-Glane, près de Limoges: le plus grand massacre de civils perpétré par les nazis en France. 
En effet, c’est tout un village du Limousin qui est détruit -il ne reste que des ruines-et 642 personnes qui trouvent odieusement la mort le 10 juin 1944, quelques jours après le débarquement des Alliés en Normandie. Des femmes, des enfants, des hommes de tous âges. Seules quelques personnes réchappent à la tuerie - parmi eux Yvon Roby, Robert Hébras, Jean-Marcel Darthout, Mathieu Borie, Armand Senon, Paul Doutre. Les témoignages des rescapés permettent de reconstituer le scénario de cette atroce tragédie, qui marque à jamais la mémoire collective. 
Plus de huit ans après le drame s’ouvriront devant le tribunal militaire permanent de Bordeaux les débats du procès du massacre d’Oradour-sur-Glane. Mais sur le banc des accusés il n’y aura aucun donneur d’ordre, uniquement des exécutants: sept soldats allemands et quatorze Alsaciens. Des jeunes gens à l’époque des faits. 
En 1949, le jour de la commémoration de l’assassinat de sa population, le bourg martyr reçoit la croix de la Légion d’honneur lors d’une cérémonie nationale. À cette occasion, Le Figaro choisit de publier le récit de son collaborateur Jean-Marie Garraud. Ce funeste jour de juin 1944, il se trouvait à sept kilomètres des lieux. Dès le lendemain il se rendait sur place. 
Article paru dans Le Figaro du 7 juin 1949. 

La tragédie d’Oradour 


Cette journée du 10 juin 1944 est belle en Limousin. Les prés sont lourds de fourrage, les champs prometteurs d’une bonne moisson. En outre, les nouvelles du récent débarquement des Alliés en Normandie apportent l’espoir. 


Intérieur de l’église d’Oradour-sur-Glane, où furent enfermés les femmes et les enfants, avant que les SS n’y mettent le feu le 10 juin 1944. Rue des Archives/Rue des Archives/Tallandier 


Rarement, il y a eu autant de monde à Oradour-sur-Glane, gros bourg de l’arrondissement de Rochechouart. La région est riche et tranquille. On vient d’y évacuer des enfants de Nice, d’Avignon, de Montpellier et de Bordeaux, qui ont retrouvé sur place de nombreux petits Lorrains. 

Les auberges d’Oradour sont réputées. Des habitants de Limoges, des promeneurs sont venus passer le week-end à la campagne et se ravitailler. De plus il y a distribution de viande et de tabac, ce jour; aussi de nombreux cultivateurs des environs sont descendus au bourg


À l’hôtel Avril et à l’hôtel Milord on vient de servir le déjeuner. Des pensionnaires sont arrivés le matin même: une dame et ses trois enfants fuyant les bombardements de la région parisienne, un ménage de Bordeaux; d’autres sont repartis à 10 heures: un couple de jeunes mariés. Aux tables d’hôte, on parle, on plaisante. 

Deux jeunes institutrices stagiaires, âgées de vingt ans, quittent vers 13 heures la salle à manger de l’hôtel Milord. L’une, Mlle Conty, accompagne jusqu’à l’entrée du bourg sa collègue détachée dans un village voisin et gagne ensuite son école. Elles ne devaient plus se revoir


L’arrivée des SS 


Il est 14 h15 lorsqu’un convoi de camions allemands arrivant par la route de Limoges s’arrête dans la partie basse du bourg. Les soldats —environ deux cents— sont tous jeunes, casqués et revêtus d’amples vestes de camouflage mouchetées de vert et de jaune.  




Plan du village d’Oradour –paru dans Le Figaro du 7 juin 1949: en noir l’église, les granges et le garage, où la population fut tuée par les SS, le 10 juin 1944. En pointillé, le trajet accompli, pendant que le village brûlait, par des rescapés. En haut le village provisoire et la chapelle élevée près des ruines. Le Figaro 

Trois camions et deux chenillettes se détachent du convoi et parcourent la rue principale. Aussitôt le village est en émoi. Est-ce un convoi qui cherche sa route ou un lieu de cantonnement? On le pense d’abord, puisqu’aucun combat entre le maquis et les Allemands ne s’est déroulé dans les environs d’Oradour. 

Un officier de SS entre à la mairie, et peu après le tambour de ville, M. Deplerrefiche passe dans les rues, lisant un ordre enjoignant aux habitants de se rassembler sur la place du Champ-de-Foire pour vérification d’identité

Aussitôt les SS, mitraillette au poing, se répandent dans le bourg, frappent aux portes des maisons et indiquent par geste aux villageois de se rendre rapidement au lieu de rassemblement. Déjà les brutalités commencent: Mme Binet, directrice de l’école, malade, est obligée de se lever et de sortir de sa maison en pyjama. Un vieillard paralytique est tiré de son lit et porté à bras jusqu’au champ de foire, où affluent les autres habitants. 

Cependant, certains se cachent: M. Senon qui a eu la jambe brisée au cours d’une partie de football, se dissimule dans une petite chambre; M. Doutre trouve un refuge dans un caveau du cimetière; M. Desourteaux rampe dans un jardin; M. Besson se glisse sous le lierre d’un mur. 


Le jeune Roger Godfrin et un autre rescapé, le cordonnier Machefer, lors du procès d’Oradour-sur- Glane au tribunal militaire de Bordeaux, le 13 janvier 1953AGIP/Rue des Archives/AGIP 

Dans les trois écoles, la classe a commencé quand les Allemands arrivent. Ils ordonnent aux maîtres et aux enfants de les suivre. À l’école de garçons le chef du détachement de SS déclare au directeur, M. Rousseau, qu’on craint une escarmouche du maquis et qu’il faut conduire les enfants à l’église pour assurer leur sécurité.


Les SS sont très calmes. Certains rient. Les enfants n’ont pas peur. Seul, un petit Lorrain. Roger Godfrin, âgé de neuf ans, dit à un de ses camarades: «Ce sont des Allemands... Ils vont nous faire du mal!» Il se glisse vers la fenêtre et profitant d’un moment d’inattention des soldats, il saute dans un jardin et se dissimule derrière un massif. Quand le cortège des enfants quitte l’école, Roger Godfrin se sauve vers les bois voisins. Sa petite taille lui permet d’échapper aux sentinelles. 


Ce fut le seul enfant qui échappa au massacre d’Oradour


Dans la campagne, autour du village, des chenillettes allemandes patrouillent; des camions vont chercher les habitants des hameaux voisins. À Bordes, aux Brégères et à Puygaillard. Ils les amènent au champ de foire. Quelques-uns essayant de fuir à travers champs sont abattus. 


Ils entassent sur nous de la paille, des ridelles de charrette, des échelles, des fagots et y mettent le feu. Yvon Roby, un rescapé 


À 15 heures le rassemblement de la population est terminé. Les Allemands forment deux groupes: d’un côté les femmes et les enfants; de l’autre les hommes. Le premier groupe est alors conduit à l’église par une dizaine de SS. Les hommes ont été contraints de s’asseoir sur le bord du trottoir. Un interprète allemand déclare: «Nous allons perquisitionner pour chercher des dépôts d’armes. (Il n’y en avait aucun à Oradour.) Pour faciliter les opérations, nous vous rassemblerons dans les granges.» 


À 15h30 les hommes sont repartis dans les granges Landy, Milord, Desourteaux, Denis, Bouchoule et dans le garage Beaulieu. Tout se passe avec ordre. Aucun signe de nervosité chez les Allemands. 


Les rescapés du massacre 

Dans la grange Landy, une quarantaine d’hommes sont réunis. Parmi eux, cinq jeunes gens: MM. Roby, Hébras, Borie, Darthout et Broussaudier, qui seuls échappèrent au massacre. Leur témoignage, que nous avons recueilli quelques jours plus tard, nous a permis de reconstituer exactement les faits. 


Les SS demandent à des hommes de sortir les deux charrettes qui se trouvent dans la grange Landy. À l’entrée du bâtiment quatre soldats installent des mitrailleuses. Ne trouvant pas l’emplacement de leurs armes assez propre, ils le font balayer par un des prisonniers. 


Corps de victimes après le massacre, le 10 juin 1944, des villageois d’Oradour-sur-Glane, en Haute- VienneRue des Archives/©Rue des Archives/RDA 


«Ils nous regardent, nous a déclaré M. Roby. Ils ont à peine vingt ans. Ils rient entre eux et se distribuent des morceaux de sucre qu’ils croquent. Nous attendons, inquiets, massés contre le mur de la grange. Cinq minutes passent. Dans une maison voisine un Allemand fait marcher la radio. Soudain un coup de feu retentit comme signal. Les SS en poussant des cris, se penchent sur leurs armes et tirent. Je me laisse tomber à plat ventre. Des corps me recouvrent.» 

Après la mitraillade, les SS, marchant sur les corps, tirent à bout portant, au revolver sur ceux qui remuent. «Puis ils entassent sur nous, dit M. Roby, de la paille, des ridelles de charrette, des échelles, des fagots et y mettent le feu.» La même scène a dû se dérouler dans chaque grange. 
Au milieu des flammes et de la fumée. M. Roby se dégage et rampe vers le fond de la grange. Il y retrouve les quatre autres rescapés, dont Darthout atteint de quatre balles aux jambes. Un trou dans le mur leur permet de gagner un grenier voisin. Ils se cachent dans le foin. Mais un SS arrive. M. Roby l’entend marcher à un mètre de lui. Un bruit d’allumette que l’on craque et le feu est mis au foin. Le SS s’éloigne: les jeunes gens sautent du grenier en flammes, et, épouvantés, se terrent dans un clapier. Mais le feu gagne partout. Alors, risquant le tout pour le tout, les jeunes gens, rampant et traînant leur camarade blessé, sortent des bâtiments. Tout le village brûle maintenant. La fumée masque les fugitifs. Ceux-ci, passant, à côté de groupes de SS qu’ils entendent crier des ordres, parviennent à gagner les champs derrière le cimetière. Ils sont sauvés. 
À l’église 
Seule une femme a survécu à l’odieux massacre qui eut lieu dans l’église, Mme Rouffanche. Les femmes et les enfants sont réunis dans le sanctuaire dont les portes sont gardées. Vers 16 heures, deux SS apportent dans l’allée centrale une caisse volumineuse de laquelle dépassent des cordons blancs. L’un d’eux allume ces cordons avec un briquet et sort précipitamment de l’église. Aussitôt une explosion se produit et une épaisse fumée noire se dégage. Femmes et enfants, à demi asphyxiés, hurlent de frayeur. De la porte les SS commencent à tirer. 

Marguerite Rouffanche unique témoin du massacre des femmes et des enfants qui eut lieu dans l’église lors de la tragédie d’Oradour-sur-Glane en juin 1944. Rue des Archives/Rue des Archives/Tallandier 


Mme Rouffanche, qui a vu sa fille tuée d’une balle à côté d’elle, se glisse derrière le maître-autel. À l’aide d’un escabeau elle atteint un vitrail brisé et se précipite à l’extérieur d’une hauteur de trois mètres. Une jeune femme tente de la suivre en serrant son bébé dans ses bras. Elle saute à son tour, mais les Allemands alertés par les cris tirent. La femme et l’enfant sont tués. Mme Rouffanche, blessée de plusieurs balles, a la force de se traîner vers un champ de petits pois dont les rames la dissimulent. Elle ne fut trouvée que le lendemain à 17 heures, par des cultivateurs, après le départ des SS et rapporta ce qui s’était passé. 


Le massacre d’Oradour a fait plus de sept cents victimes, dont près de quatre cents femmes et enfants. Il fut accompli méthodiquement et avec un sang-froid ignoble et déconcertant par un bataillon du régiment SS «Der Führer» appartenant à la division panzer «Das Reich». Ces SS étaient tous très jeunes. Ils ont cantonné autour de Limoges quelques jours, vidant les caves et volant poules et lapins. Ils n’avaient même pas le remords de leur crime. 
Le crime le plus odieux de cette guerre. Par Jean-Marie Garraud
Les hommes rescapés du massacre d’Oradour-sur-Glane, perpétré par les nazis le 10 juin 1944, dans le village du Limousin: au premier plan le jeune écolier Roger Godfrin. Rue des Archives/Rue des Archives/Tallandier 








Rencontre 
Sourire radieux, air serein, le peintre reçoit dans sa maison à Saint-Herblon, au nord de la vallée de la Loire. Il a vécu à Paris, Angers, Pornic, avant de s’installer en 1978 près d’Ancenis. La vaste pièce centrale est baignée de lumière.
C’est là que Gabriel Godard peint, sans relâche, comme il l’a toujours fait. Sur les murs, des œuvres témoignent de décennies de création, de sa prédilection pour l’abstraction. 
L’attention se focalise côté atelier sur trois grands formats figuratifs en rouge, gris et noir. Figures stylisées d’enfants, de femmes et d’hommes figés dans des expressions d’Apocalypse. 
Impression saisissante. « Ce sont les trois séquences figuratives que j’ai intitulées : L'Epouvante, Le supplice, et La mort. Elles symbolisent le calvaire enduré par les victimes des nazis de la division das Reich, le 10 juin 1944, dans l’église d’Oradour-sur-Glane, » résume Gabriel Godard. Il y a en plus ce quatrième volet, abstrait celui-là : De l’humain et de l’ignominie ordinaire. L’ensemble est colossal : chaque partie fait 9 m de long sur 3,40 m de haut. Pour la première exposition publique, il fallait un lieu comme l’abbaye de Saint-Florent-le-Vieil, tout près, sur la rive sud. 
« Oradour s’est imposée » 
Rien en apparence ne permet de soupçonner qu’à 80 ans, Gabriel Godard reste hanté par le sujet. Et pourtant : « J’avais 11 ans quand le drame d’Oradour est survenu, je vivais à Segrie (Maine-et-Loire). J’ai été traumatisé, la scène des suppliciés, enfants, femmes ou vieillards, exécutés, brûlés vifs, ne peut que choquer les consciences, même 60 ans après. » 
Sa vocation de peintre s’affirme à 17 ans et reste intacte, comme ce souvenir, prégnant : « À 29 ans, j’ai fait un premier grand format sur Oradour, parti à New York où la galerie Findlay l’a offert à l’archevêque de la cathédrale Saint Patrick. Cette toile contenait en germe ce qu’avec la maturité d’homme et de peintre je serai capable d’exprimer. L’idée était inscrite dans ma conscience et un jour de 2008, j’ai commandé de grands châssis. Oradour s’est imposée à moi, poussé à faire des personnages dans une écriture figurative, pour exprimer la souffrance et l’horreur. » 
L’artiste se limite à trois couleurs : « le rouge feu et sang, le gris cendre, le noir funeste. » Il travaille pendant trois ans, encouragé par sa femme Brigitte et ses amis. Ces trois parties sont complétées par une quatrième comme un aboutissement dans une écriture abstraite, mon vrai langage. » 

« Oradour renvoie à tous les conflits » 


Une question le taraude : « Ai-je été à la hauteur ? » Il se rassure quand en regardant son chef d’œuvre, les gens font référence au Guernica de Picasso. « Quoi qu’il en soit, je suis soulagé d’avoir écrit tout ça, parce que ce drame me poursuivait jusque dans mon sommeil. Comme me hante le moment où la vie fait place à la mort, confie-t-il. Oui, c’est mon obsession. Oradour renvoie à l’instinct cruel qui pèse sur la nature humaine comme une malédiction, Oradour renvoie à tous les conflits, à toutes les horreurs qui se déroulent encore, comme en ce moment en Syrie, sous nos regards impuissants. » 


Roberte JOURDON. 2013 


Gabriel Godard a offert, jeudi, à la Ville, l’une de ses toiles peintes en 1998. « Il y a trente ans, j’avais exposé au palais des congrès », se souvient l’artiste-peintre contemporain. 
Cet été, Gabriel Godard était à nouveau présent avec ses créations lors de l’exposition L’écume des jours. « Je suis né entouré de grandes toiles et imbibé de la peinture. J’ai commencé par la peinture classique », puis il s’est dirigé vers le figuratif et l’abstrait. « Ma peinture est devenue comme une écriture particulière. D’ailleurs, dans le fond, c’est un alphabet Godard. J’aime les gens généreux, alors cela me fait plaisir d’offrir cette toile sans nom à la ville. » 
Gabriel Godard en a profité pour remettre deux exemplaires du livre tout juste sorti qui lui est consacré, une monographie de l’historienne critique d’art Lydia Harambourg. 2019. 


« BARBARIE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI » : DEVOIR DE MÉMOIRE ET DE SAVOIR 
La ville organise une nouvelle action de prévention « Barbarie d’hier, barbarie d’aujourd’hui : le devoir de mémoire, le devoir de savoir... » pour sensibiliser le public et les scolaires aux valeurs citoyennes. Cette opération se traduit notamment par l’exposition « Miroir » de Gabriel Godard à la Chapelle des Ursulines du 8 octobre au 4 décembre 2016. 
Chaque jour, près de 5 000 scolaires fréquentent les écoles, collèges et lycées d’Ancenis-Saint-Géréon. Une particularité pour la ville qui poursuit, depuis plusieurs années, son travail de citoyenneté organisé avec les établissements scolaires. « La ville d’Ancenis-Saint-Géréon est précurseur dans son projet visant à prévenir la radicalisation. C’est l’une des seules villes de la région à s’y être engagée, en lien étroit avec les établissements scolaires et les services de la préfecture de Loire-Atlantique. La Préfecture a d’ailleurs intégré la compétence 
« prévention de la radicalisation » dans le champ d’action du CLSPD. Des partenariats sont signés avec l’Association des Maires de France pour mettre en œuvre notre nouvelle action de prévention » note Nabil Zeroual, conseiller municipal et représentant de la ville pour porter ce projet. 
Le parallèle entre hier et aujourd’hui 
Depuis plusieurs mois, la France vit avec la menace terroriste. Soixante-dix ans après la libération de l’Europe, les images semblaient appartenir au passé mais des atrocités sous formes différentes reviennent aujourd’hui. Les mêmes bruits de bottes, les mêmes crimes odieux resurgissent pour rappeler combien l’idéologie peut être parfois meurtrière. Elle n’a alors ni nationalité, ni lois, ni langue, mais frappe toujours avec le même sang-froid les populations innocentes. 
Pour contribuer aux devoirs de mémoire et d’information, la mairie propose ainsi une action de sensibilisation aux valeurs citoyennes en direction de la population et des établissements scolaires. Durant l’année scolaire, de nombreux rendez-vous vont être organisés pour promouvoir et partager les acquis républicains de la libération. 
La culture : témoin de l’histoire et vecteur de prévention 
Le témoignage pictural de Gabriel Godard résonne et renvoie aux conflits d’aujourd’hui. L’exposition « Miroir », ce sont des expressions, des couleurs, des dimensions, une écriture figurative et abstraite en cinq actes sur la barbarie humaine et l’une des pages les plus sombres de notre histoire. L’œuvre majeure de cette exposition est la fresque réalisée sur le massacre d’Oradour-sur-Glane en 1944. Gabriel Godard n’a que onze ans à cette époque et pourtant la dérive barbare des hommes marque sa vie. 2016. 





« Oradour reflète tous les conflits du monde » 
Gabriel Godard livre un témoignage pictural du massacre d'Oradour-sur- Glane. L'exposition Miroir s'inscrit dans une action de prévention sur la radicalisation de la Ville d'Ancenis. 
Entretien
Gabriel Godard, artiste peintre à Vair-sur-Loire, Saint-Herblon. Vous avez peint une oeuvre monumentale, une trilogie figurative et une toile abstraite, sur le massacre d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) du 10 juin 1944. Ce souvenir vous hantait ?
Avec ma peinture, je livre mon témoignage. J'ai vécu la période de la guerre, l'occupation allemande, dans la Sarthe, à Segrie. Quand les troupes américaines sont arrivées en France, des jeunes du village se sont pris pour des résistants et ont mis le feu à un fourgon contenant de la poudre à canon. Le lendemain un Allemand disait « on va brûler le village ». Quelques jours après, l'histoire d'Oradour nous parvenait. J'avais 11 ans à l'époque. L'émotion ne m'a jamais quitté.
L'art vous a servi d'exutoire...
Peindre ses toiles m'a libéré d'une sorte de possession de ces images imaginaires. Je vivais avec des personnages condamnés à mort. Comment peut-on infliger des choses aussi abominables à des humains ? J'avais envie de clamer mon horreur. C'était une nécessité organique et intellectuelle. 
Mais il vous a fallu de nombreuses années pour l'écrire sur la toile...
Je peins depuis l'âge de 17 ans. À 29 ans, j'ai senti le besoin de faire une grande toile et immédiatement j'ai peint Oradour. Envoyée à New York, elle a été offerte à la cathédrale Saint- Patrick. Plus tard, j'ai eu envie de parler d'Oradour. Les années ont passé... À 77 ans, je me suis senti mûr. Le grand format s'est imposé, des toiles de 9 m sur plus de 3 m. Il fallait recevoir ça à la figure. J'en ai fait une, puis deux... Finalement quatre. Un triptyque figuratif (Le supplice, L'Épouvante et La Mort) qui devrait être considéré comme une seule toile. Il me fallait des personnages pour exprimer l'écroulement, la douleur. La dernière, abstraite, est la symbolique de l'ensemble. Toutes en rouge, noir et gris. Il ne fallait pas que ça chante comme une musique sympathique.
Une page sombre de l'histoire qui reflète selon vous les conflits d'aujourd'hui...
Oui. Car les horreurs se perpétuent. Depuis, la tuerie n'a pas cessé. Ce qui me surprend c'est que c'est l'espèce humaine qui veut ça. Cela part de quelqu'un qui veut prendre la direction d'un groupe. Il y a toujours un prétexte : l'argent, la religion... Et des gens désoeuvrés qui suivent. Oradour reflète tous les conflits du monde, évoque sa folie.
Une cinquième toile vient parachever votre oeuvre monumentale. Elle semble cette fois empreinte d'espoir. À qui s'adresse ce message ?
À la jeunesse ! Il m'a fallu quatre ans pour écrire le massacre. La cinquième toile, c'est le retour à la vie avec l'eau, le ciel... Tout peut repartir. C'est pour cela que je l'ai appelé La Sève.
Vous avez nommé cette exposition « Miroir », pour quelle raison ?
Je ne savais pas ce qui allait se passer devant la page blanche qu'est la toile vierge. Mais je savais que le résultat serait l'interprétation de mon état d'esprit de l'époque. Cela peut intriguer, heurter celui qui reçoit ce témoignage de l'histoire. Cela lui fait mettre le doigt sur lui-même. La peinture est donc à la fois mon reflet et le sien. 
Karine COUGOULAT. 2016. 


Gabriel Godard, artiste peintre local, nous livre un témoignage pictural du massacre d'Oradour-sur-Glane avec son exposition "Miroir". 2016. 


Des artistes offrent gratuitement des œuvres à la Ville 
La Ville enrichit sa collection grâce à la générosité d’artistes qui ont une histoire particulière avec la Commune, dans la lignée historique du Groupe de Saint Jean de Monts. 
Tisser des relations avec les artistes fait partie de l’ADN de la Ville. Déjà, entre 1890 et 1930, le désormais fameux groupe de Saint-Jean-de-Monts portait son attention sur notre territoire. Depuis les années 70, la Ville a voulu préserver cette proximité et ce patrimoine par l’achat de nouvelles oeuvres. Ainsi, près de 150 pièces constituent aujourd’hui la collection communale : des photos, des sculptures, des aquarelles et des peintures. 
Gabriel Godard et Saint-Jean-de-Monts 
Cette tradition se perpétue aujourd’hui avec Gabriel Godard qui définit lui même son art comme de «La peinture abstraite avec une fibre de figuration. Je ne joue pas avec les formes. Elles expriment quelque chose. » 
Après la Lorraine, la Tunisie et la Bretagne, Godard arrive en Vendée après la guerre. Profondément marqué par les évènements d’Oradour-sur-Glane : «J’ai ressenti le besoin d’un grand atelier pour exprimer ce que je contenais. La peinture permet d’exprimer ce qu’il y a en nous. Et finalement une seule toile ne fut pas suffisante pour exprimer ce que j’avais ressenti. » 
L’histoire avec Saint-Jean-de-Monts commence en 1990 avec une exposition de ses peintures à Odysséa. La ville lui avait alors acheté une toile et l’artiste en avait offert une en retour. « J’avais été invité par la Commune en tant qu’invité d’honneur. C’était généreux de leur part. Cela m’avait touché. » 
Puis, au cours de l’exposition L’écume des jours, durant l’été 2019, Gabriel Godard se tenait à côté d'Auguste Lepère, Charles Milcendeau et autres artistes historiques dans un espace réservé. 
Lors du décrochage des œuvres, M. Godard a offert une toile afin de remercier la Ville. « J’ai voulu couronner cette exposition avec ce don parce que, selon moi, la démarche de la Ville de constituer une collection artistique est unique dans la région. C’est une démarche intelligente. La commune est très sensible à l’art. Personnellement, lorsque je donne, c’est que je ressens le besoin de le faire. J’ai le besoin de me nourrir d’amitiés. » 
Alors que plusieurs de ses œuvres sont acquises par l’État Français pour différents musées, dont le Centre Georges Pompidou ou le Musée d’Art Moderne de Paris, la Commune de Saint-Jean-de-Monts a elle aussi l’honneur d’avoir plusieurs peintures de l’artiste dans sa collection. 2019 

Gabriel Godard offre sa Composition 
à la ville de Pornic 
La toile Composition de Gabriel Godard s'ajoute à la trentaine d'oeuvres offertes par des artistes peintres et/ou sculpteurs à la ville de Pornic. Initiée par Bénédicte Gheerbrandt, passionnée d'art et organisatrice d'expositions hautes gammes durant plusieurs années à la Maison du Chapitre à Sainte-Marie-sur-Mer, la collection de la ville de Pornic s'étoffe donc d'une nouvelle oeuvre qui en sera « la pièce majeure » affirme Bénédicte Gheerbrandt. 
Peintre de renommée internationale, Gabriel Godard a vécu dans la cité balnéaire de 1965 à 1978. « On ne peut pas avoir vécu dans un lieu tel que cette jolie ville sans avoir succombé aux charmes de son climat, de sa lumière et de ce dialogue ininterrompu et mystérieux noué entre l'océan et le ciel », confie l'artiste. 
Cet autodidacte, né le 28 avril 1933 à Delouze, en Lorraine, commence à peindre en 1950. D'abord figuratif, il ne considère bientôt plus le sujet que comme un prétexte à la composition. Il devient abstrait à partir de 1986. Nombre de ses toiles sont acquises par l'Etat pour le Musée d'art moderne de Paris. Il exécute des cartons pour des tapisseries réalisées à Angers et Aubusson. 
Il avait déjà offert une première peinture à la commune de Saint-Herblon, près d'Ancenis, où il vit. « Il me vint à l'esprit d'offrir une toile à chacun des endroits où j'ai eu le plaisir de vivre, ainsi pensais-je évidemment à Pornic, qui, dès lors, devient la deuxième étape de cette remontée dans le temps », exprime le peintre. 
Les œuvres de Gabriel Godard, artiste libre, inclassable, « il ne faut pas simplement les regarder, dit Bénédicte Gherbrandt. Il faut les voir ». Pour cela, assis (e) au milieu de la chapelle de l'Hôpital, chacun (e) pourra entrer en communion avec la peinture abstraite et profonde de cet artiste Lorrain durant l'exposition de quelques-unes de ses toiles jusqu'au 17 juin. « Quand je commence à peindre, je ne sais pas ce que je vais peindre, la seule chose que je sais, c'est que j'ai envie de peindre. Comme une sécrétion naturelle, je sens la nécessité de ma peinture, des formes s'imposent, inattendues, je ne fais qu'assister à la naissance d'une chose », dit encore Gabriel Godard


Le travail monumental de Gabriel Godard 

Jusqu'au 4 décembre, la chapelle des Ursulines, à Ancenis, accueille son travail consacré au martyre d'Oradour-sur-Glane. 

Ici, des corps squelettiques, calcinés, enchevêtrés. En vis-à-vis, des visages effrayés, criant l'effroi et la douleur. Hurlements terrifiés et muets d'un groupe comme hébété, premiers instants d'une agonie. Là, le noir qui mange la toile immense, comme calcinée par des flammes sombres... Drapant les murs blancs de la chapelle néoclassique des Ursulines à Ancenis, le travail monumental du peintre Gabriel Godard, baptisé « Miroir », capture le premier regard. 
Gris cendre, noir de fumée, rouge sang. Sur des châssis de plus de cinq mètres de haut, juxtaposés, le peintre compose un retable de la douleur, un chemin de croix laïc pour mémoire. Celle du martyre du 10 juin 1944, quand 642 habitants d'Oradour-sur-Glane, dans le Limousin, furent brûlés, massacrés dans l'église du bourg par la division das Reich. 
Face à ce drame que l'actualité pourrait trop vite reléguer à de l'Histoire ancienne, le peintre, entre hommage et sidération, trouve le geste juste. À mi-chemin de l'abstraction et de la figuration, à l'essentiel de la couleur, il impose par ses grands formats un autre regard au spectateur. Ne serait-ce que pas la distance que celui-ci doit prendre pour appréhender l'oeuvre. 
Ce faisant, on plonge au coeur du drame. Témoin nous aussi d'une horreur à ne pas oublier. En quête pourtant d'un apaisement qu'un dernier panneau entrouvre comme une fenêtre dans le bleu du ciel. Yves AUMONT, 2016 

La fresque de Gabriel Godard exposée à Saint- Sébastien 

Hommage aux victimes du massacre d'Oradour, la fresque du peintre Gabriel Godard est visible à la mairie de Saint-Sebastien-sur-Loire jusqu'au 5 juillet . 

10 juin 1944. En pleine débâcle allemande, un détachement de la sinistre division SS das Reich massacre la population d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, et fait 642 victimes. Enfants et femmes, réunis dans l'église, sont exécutés et brûlés vifs. Gabriel Godard avait 11 ans et cet événement a marqué sa conscience pour toujours. L'artiste a peint une première œuvre sur le sujet, qui a été offerte par sa galerie new-yorkaise à l'archevêque de la cathédrale Saint-Patrick. 
Sept décennies après, le souvenir hante toujours le peintre installé à Saint-Herblon, près d'Ancenis. À près de 80 ans, Gabriel Godard a entrepris une fresque : trois séquences figuratives intitulées L'Épouvante, Le Supplice et La Mort, qui symbolisent le calvaire enduré par les victimes des nazis. Plus un quatrième volet, abstrait celui-là : De l'humain et de l'ignominie ordinaire. Chaque partie fait 9 m de long sur 3,40 m de haut. 
La fresque a été exposée pour la première fois à l'automne 2013, à l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire, où plus de 1 500 visiteurs l'ont découverte et ont été impressions, A l'occasion des commémorations autour de la Seconde Guerre mondiale et de la Libération, elle est, cette fois, en partie visible dans la mairie de Saint-Sébastien-sur-Loire. Faute de place, il n'est pas possible de la présenter dans son intégralité. Publié le 07/06/2014 


Don de G. Godard à la société des artistes 
Lors du Salon d'automne à Paris, l'artiste Gabriel Godard a fait don d'une œuvre monumentale. 
Composition 2014. C'est le nom de l’œuvre magistrale que vient d'offrir le peintre Gabriel Godard à la Société des artistes, lors du Salon d'automne de Paris. 
Évidemment, son président, Noël Coret ne pouvait qu'être touché. Cela faisait des lustres qu'il n'y avait pas eu un don d'une telle importance fait à la Société des artistes. « C'est le geste magnifique d'un très grand artiste que je salue », a-t-il commenté. Il en a profité pour rappeler « la nécessité cruciale pour notre association de créer au plus vite les conditions d'une Fondation du Salon d'automne, permettant la présentation des oeuvres historiques et contemporaines par une politique de donation ». 
L'importante documentation du Salon d'automne, qui comprend affiches, catalogues, photographies et autres documents, constitue la mémoire d'un siècle d'histoire de l'art, et représente une mine d'informations pour les chercheurs. « Il est important que ce fonds soit archivé, protégé et mis à la disposition du monde universitaire. Ce projet réclame des moyens financiers importants et la solidarité active et généreuse des artistes : un appel au mécénat financier et mobilier a été lancé », a-t-il précisé. 
Jusqu'au 4 janvier 2015, les amateurs peuvent découvrir l’œuvre de Gabriel Godard au 
château de Perpignan où elle est exposée. Concernant l’œuvre magistrale qu'il a réalisée par devoir de mémoire sur Oradour-sur-Glane, Gabriel Godard et son épouse Brigitte ont lancé plusieurs pistes pour trouver un lieu d'exposition. R. J. Publié le 01/11/2014 


Deux talents unis par une exposition 

Le Musée Boesch avait du mal à contenir les nombreux invités de Sylvie Koechlin, sculpteur et de Gabriel Godard artiste peintre, les deux artistes qui y exposent jusqu’au 24 juin. 

Laurence Briand, adjointe à la culture de La Baule, a souligné « l’union de talents pour une exposition harmonieuse créant un réel enchantement ». On est en effet agréablement surpris par la scénographie de cette exposition particulièrement réussie. 
Sylvie Koechlin, évoquant l’art de la sculpture a insisté sur le fait que « la pierre ne se laisse pas faire, c’est un art qui demande beaucoup. La sculpture est dans la pierre, il faut l’en sortir », ce qu’elle fait en taille directe de façon magistrale. Déplorant le dépérissement de la maîtrise artistique et l’absence de la beauté dans l’art dit contemporain, elle s’applique à créer des pièces uniques toujours harmonieuses, nées de son dialogue en taille directe et selon le matériau, « le geste n’étant pas le même pour le marbre, le granit ou l’albâtre...» 
La démarche artistique de Gabriel Godard est différente. « La peinture me dévore, ce n’est pas une chose que je décide, tout comme je ne savais pas que je serais peintre, et pourtant je ne sais rien faire d’autre » ! Harmonie des couleurs, des lignes, des formes, tout est ressenti avant d’être traduit sur la toile, et le résultat toujours esthétique. Publié le 03/05/2018 
Musée Boesch, 35, rue François-Bougouin au Pouliguen


L'exposition d'Oradour-sur-Glane ne laisse pas indifférent 

Inaugurée vendredi, dans le hall de l'hôtel de ville, l'exposition des toiles du peintre, Gabriel Godard, ne peuvent laisser le visiteur indifférent. 

« Le rouge feu et sang, le gris cendré, le noir funeste », ces toiles traduisent l'atmosphère tragique de la nuit du 10 juin 1944 qui anéantit le village d'Oradour-sur- Glane, dans le Limousin.
Lors du vernissage de l'exposition, le sénateur-maire, Joël Guerriau, a rappelé « la pertinence de proposer aux Sébastiennais des événements qui contribuent au travail de mémoire. » Saluant les qualités de l'artiste, « votre peinture est à la fois pudique et magistrale, a noté le sénateur-maire. À travers votre œuvre, vous réveillez notre mémoire, notre conscience individuelle et collective... » La réponse du peintre est simple et courte. « Ma parole est écrite sur les murs. » 
Gabriel Godard est né en Lorraine. Il a vécu en Sarthe et habite actuellement, à Saint- Herblon. Il a commencé à peindre en 1950. D'abord peintre figuratif, il vient à considérer le sujet comme un prétexte à la composition. Il devient abstrait à partir de 1986. Les toiles de Gabriel Godard sont, de ce point de vue, à l'image du célèbre Guernica, de Picasso. Elles ne sont pas entièrement figuratives, mais elles ne sont pas tout à fait abstraites. 
« Saisissantes, précises dans l'idée », selon le commentaire de Marc Soustrot, ancien chef d'orchestre de l'Orchestre national des Pays de la Loire. Ce dernier souligne : « Certains seront sans doute choqués par la violence de certaines toiles, mais c'est une violence qui ne laisse pas indifférente. » Pour inciter les Sébastiennais à visiter cette exposition, il ajoute : « De même qu'en assistant à un concert j'écoute la musique différemment, en parcourant une exposition, mon regard sur la peinture est différent. » 
La présentation des toiles, de très grand format, dans un espace contraint est un travail d'expert. Elle a été réalisée sous la direction de Pascal Fraslin-Echevin, directeur culturel, placé sous la responsabilité d'Alice Belling, adjointe à la culture. Publié le 09/06/2014 
Jusqu'au 5 juillet, hall de l'Hôtel de ville, de Saint-Sébastien



À la mémoire d'Oradour-sur-Glane : dernier week-end 

Installée depuis le 17 octobre dans les salles de l'abbaye, l'exposition de Gabriel Godard, peintre ancenien, est ouverte au public jusqu'à ce dimanche soir. Déjà plus de 1 000 personnes sont venues s'imprégner de cette « impressionnante histoire ». 

Le triptyque principal est composé de trois œuvres monumentales de 9 m x 3,40 m chacune. Elles relatent le martyre des habitants d'Oradour-sur-Glane, tout près de Limoges, le 10 juin 1944. Ce jour-là, une « colonne infernale » allemande déferla sur le village pour le détruire par le feu avec ses 642 habitants. 
Une quatrième œuvre, encore plus imposante, occupe à elle seule la salle Saint-Mauront. Une quinzaine d'autres œuvres de Gabriel Godard, de tendance plus symbolique ou abstraite, sont également exposées dans les Caves. Publié le 23/11/2013 
À l'abbaye, expo sur le martyre d'Oradour-sur-Glane 
Installée depuis deux semaines dans les salles de l'abbaye, l'exposition de Gabriel Godard, peintre ancenien, est ouverte au public. Le triptyque principal est constitué de trois œuvres monumentales de 9 x 3, 70 m chacune. 
Elles relatent le martyre des habitants du village d'Oradour-sur-Glane, tout près de Limoges, le 10 juin 1944. Une quatrième œuvre, encore plus imposante d'un figuratif plus stylisé, occupe à elle seule la salle Saint-Mauront. Une quinzaine d'autres œuvres de Gabriel Godard, de tendances plus abstraites ou symboliques, sont également exposées dans les Caves. Publié le 01/11/2013 


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