TOILES DE GODARD

En 1957, à sa première exposition à la Galerie Guénégaud, Godard manifeste un esprit d’analyse qui s’appuie sur un dessin solide. Les formes s’emboîtent les unes dans les autres selon des rythmes cubistes. La couleur cernée par le trait apparaît souvent en facettes. Aux bruns et aux gris viennent s’ajouter des bleus que font chanter de discrets rouges orangés. 
La sureté de sa composition s’est affirmée. Elle apparaît notamment dans une vue de port où les barques encastrées l’une dans l’autre, forment une construction géométrique imbriquée d’où se dégage des harmonies douces d’atmosphère humide. 

Alors qu’en France, les directeurs de galerie demandent habituellement à leurs peintres de leur assurer une production figée, Peter Findlay laisse une grande liberté à ses artistes.
« Ce qui me plaît dans ta peinture, c’est que tous les six mois quelque chose se révèle et fait bouger l’ensemble » déclare-t-il à Gabriel Godard qui voit dans l’indépendance dont il dispose un encouragement à pousser plus loin ses recherches. Cette indépendance trouve son application dans un champ très large. 

La facture de l’art de Gabriel Godard ne cesse d’évoluer. Durant cette période éclairée par la lumière de l’Anjou, paysages et personnages viennent à conjuguer leurs formes à tel point que la courbe tend à se libérer, à évoluer peu à peu pour son propre compte, à devenir une sorte d’écriture. Gabriel Godard explique lui-même cette insensible transformation : « Une certaine turbulence apparaît dans les mouvements comme si le dessin devenu plus gestuel voulait renier son appartenance au monde réel ». 

Levé tôt, souvent avec le soleil, Gabriel Godard s’isole dans son atelier, immense pièce aux murs et au sol blancs, ouverte au premier étage à la lumière du nord par de larges baies. « Lorsque je sens, dit-il, que j’ai quelque chose à dire, sur une toile… je n’en connais pas la forme mais je sais, curieusement que cela ne pourra s’inscrire que sur une surface donnée ».
L’ouvrage posé sur le chevalet ne sera jamais abandonné au profit d’un autre. Pour lui, n’avoir qu’un seul tableau en train est une règle, car une toile est un évènement et il faut le mener jusqu’au bout. 

L’arbre découpant verticalement la toile demeure l’un des sujets familiers du peintre qui, à partir de 1988, segmente parfois complètement la composition par une forme de totem ou par une mince bande de couleur dissonante, subtilement ramagée. Les troncs se colorent de fines veines parallèles ou de nodosité transversales qui ne relèvent plus guère du végétal. 

Le message de Kupka prend sa signification avec une incursion dans l’abstrait qui conduit Gabriel Godard vers des compositions s’appuyant sur des rythmes hachés par des parallélismes et des couleurs soutenues. Il pense alors apporter un début de solution au problème qui toujours se posera à lui : atteindre une forme d’expression qui ne soit pas fortuite, qui corresponde à ses aspirations profondes et dans laquelle il trouve son identification. 

À partir de 1962, la découverte des larges panoramas de l’Anjou l’amène à aérer ses compositions. En même temps, elle leur apporte transparence et lumière. Mais il faut attendre 1963 et plus encore 1964 pour que libéré de l’architecture rigide dont l’avait imprégné Paris, apparaissent les courbes des paysages de la campagne angevine, avec lesquels il se sent en harmonie. Les verts qui jusque là ne figuraient guère sur sa palette, y apparaissent, avivant même généreusement certaines œuvres. 

Puis, à nouveau, Godard éprouve le besoin de pénétrer un autre univers, resurgi de ses souvenirs d’enfance : la mer. L’océan, avec ses mouvements de houle, ses bouillonnements, ses grèves, ses galets, va entrer dans ses toiles. Il y a aussi le vent et le murmure continu des vagues qui apportent une dimension sonore, éléments intraduisibles dans l’expression picturale mais qui amplifient l’importance des formes en mouvement que, pour la première fois, il va représenter ; des formes « dont il ne connaît pas encore l’architecture, mais qu’il prend toutes en bloc, tant il sent le besoin de les faire siennes ». Michel MAISON, 1992

« Il y a une certaine période d’attente pendant laquelle, assis, je scrute la toile blanche… c’est elle qui devra m’appeler, je ne décide jamais. Alors, seulement, vient le besoin irrésistible d’aller vers elle et d’y inscrire le premier signe.
Ensuite un autre signe viendra puis un autre comme indispensables à la première forme posée, construisant l’œuvre dont je serai le premier spectateur.
Ce ne sera qu’au moment où tous les éléments auront pris place que je deviendrai artisan pour les accorder avec rigueur, mais avec prudence, pour ne rien détruire de ce je ne sais quoi initial qui a donné vie à l’ensemble ». Gabriel GODARD

Tant que le chant des oiseaux nous rappellera, au petit matin, que nous sommes vivants… et que la vie est porteuse d’espoir.
Tant qu’ici ou là, le poète, le musicien, le sculpteur, le peintre témoigneront pour « l’autre », lui donneront à voir les images nées de leur émotion, de leur sensibilité, de leur intelligence, il y aura un dialogue quelque part pour les hommes.
Je vous souhaite attentifs à ce mystère qui pousse chacun de nous à s’adresser à l’autre, pour le partage. Gabriel GODARD

Je ressens comme un appel à communiquer ce qui a profondément marqué ma vie (…) Après m’être plongé pendant quatre ans dans ces toiles sur le massacre, j’aspirais à un retour « en surface » ! Ce n’était pas facile… Cependant, un jour me vint le désir d’inscrire des courbes qui répondaient à d’autres courbes suivies d’entrelacs qui s’organisaient dans une composition où il y avait du végétal, de l’animal, de la lumière, de l’eau… de la vie enfin ! La Sève était là. D’où le nom que je donnai à cette dernière toile. Gabriel GODARD (extrait du livre de Lydia HARAMBOURG, 2019)

« La peinture est chose mentale », disait Léonard. Il ne faut pas confondre cependant un atelier d’artiste avec un laboratoire. la connaissance va à la rencontre du sensible qui étaye toute création. (…) Le dialogue permanent entre l’espace et les formes qui se superposent, se compartimentent, donne naissance à des territoires lacunaires autant qu’inattendus. L’assurance des cadrages inventifs, voire déconcertants, pactise avec l’imagination à l’œuvre et les pulsions du geste toujours en éveil. (Extrait du livre de Lydia HARAMBOURG, 2019)

Paysage 1975 Huile
Femme à la toilette 1967
Bord de mer 1969
Force 6, 1969
Nature morte 1960
Paysage 1968
Paysage aux rochers 1967
Vue entre deux arbres 1971
Neige 1972, Huile

Nature morte 1959, Huile
La plage grise, Huile
Nature morte au pot rouge, Huile, 1960

Pyrénées, Huile, 1968
Champs à St-Jean-des-Mauvrets, Painting, 1964
Neige, Papier, 1971
Paysage jaune, Huile, 1968
Composition, Huile, 1966
Arbres et rochers, Huile, 1968
Paysage vert, Huile, 1969
Sans titre, Huile, 1958
Trouée sur la mer, Acrylique
Place de la Concorde, Huile
Hôtel moderne, Huile
Rocher dans la mer, Huile
Chambre 1973
Bord de mer 1971
Pornic 1968
Composition 1975
Banc public 1964
Femme 1963
Femme 1965
La chaise longue
Landscape 1965
Le journal
Nature morte 1959
Nature morte 1964
Parasols 1960







Nature morte Huile
Nature morte 1959 Huile
Nature morte 1961 Huile
Composition 1961 Huile
Paysage 1969 Huile
Arbres 1966
Une station de Jésus
Maison et arbres bleus 1975
Ciel en Vendée 1971
Neige 1973
1974
Arbres 1971
Arbres en bleu 1960
Composition à la table ronde 1961
La cafetière 1961
Mouvement d'arbres 1966
Nature morte 1973
Nature morte aux ananas 1961
Paysage 1968
Paysage 1970
Paysage 1971
Paysage rocheux 1968
Personnages


Laveuses 1974 Lithographie
Paysage 1974 Huile
Clairière 1980 Lithographie
Provence 1980 Lithographie
Paysage 1971 Huile
Pontivy 1958 Huile
Neige 1971
Petite laveuses 1970 Huile
Paysage 1969 Gouache
Paysage 1967 Huile
Nature morte 1961 Gouache
Arbre blanc 1972 Huile
Bord de mer 1971 Huile
Jardin 1965 Huile
Paysage vert 1970 Huile
Fenêtre 1978 Huile
Maison 1970 Huile
Panier de poissons 1971
Paysage vert 1971
Composition 1957
Poulet 1973, Huile
Poissons 1967, Huile
Barques 1973, Huile
Nature morte 1957, Huile




Les lavandières






















Passage à niveau, Bois-Colombes, 60's
Composition à la lampe


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