STREET ART

MÉLANIE

Les Trottoirs


Dans le milieu du street art, il y a plusieurs écoles. Si certains aiment prendre de l’altitude en graffant en haut des tours, d’autres se plaisent à créer au plus près du macadam. Depuis deux ans et demi, la street artiste Mélanie s’est mise à boxer dans la seconde catégorie. Son truc à elle ? Repeindre les trottoirs, et plus particulièrement... les plaques d’égout, dont elle partage les remakes sur son compte Insta lestrottoirs à 38 000 suiveurs ! 

Une passion de l’égout arty venue progressivement. « En 2016, quand j’ai créé mon compte, je prenais seulement le bout de mes pieds en photo face à ce qui m'interpellait artistiquement sur les trottoirs », nous raconte Mélanie. Puis, pied à pied, à force de discussion avec des artistes, l’idée lui vient de mettre les pinceaux à la plaque : « J’ai toujours apprécié les plaques d’égout, leur graphisme, leur symétrie, leur matériau, alors un jour, j’ai été m’acheter un pot de peinture et j’ai commencé à intervenir dessus. Au début, j’avais un peu peur qu’on me prenne pour une folle mais en fait, les réactions des gens ont été hyper positives ! » 

Tellement positives que depuis deux ans et demi, Mélanie enchaîne les créations à Paris et en France. Plus d’une centaine de plaques, dont une bonne partie proviennent de la même fonderie de Pont-à-Mousson, ont été temporairement – car oui, l’acrylique, ça s’efface – recouvertes de bleu, jaune, rouge ou vert. 

De quoi « mettre un peu de gaieté dans la rue à travers des éléments au départ perçus comme sales ou inesthétiques », fait-elle valoir. En fonction du design d’origine, le résultat peut faire penser à une partie de Pac-Man, des œuvres d’art optique ou des visions psychédéliques ! Celle qu’on préfère ? Difficile... Comme on dit, l’égout et les couleurs ! Zoé Kennedy.

Insta de l’artiste : Mélanie



BETSY CASANAS


Betsy Casañas est une artiste visuelle et publique, une éducatrice, une militante communautaire et une organisatrice. Elle est directrice de A Seed on Diamond Gallery (SOD) et fondatrice de Semilla Arts Initiative. Casañas a 25 ans d'expérience dans les arts et a créé plus de 40 peintures murales dans le monde. La création d'espaces sûrs a été une partie essentielle de son travail. Ayant grandi dans le nord de Philadelphie, en proie à la violence, où des coups de feu comme des pétards étaient les sons entendus tout au long de sa jeune vie, elle a vu à quel point on peut facilement perdre la voix. En tant qu'artiste latine qui a travaillé dans des communautés de couleur à travers le monde, elle comprend l'importance pour les personnes vivant dans ces communautés de se voir reflétées dans les œuvres d'art et dans les dirigeants de leurs communautés. Les communautés de couleur ont été dépeintes sous un jour négatif sur les médias sociaux, les informations et la télévision comme des citoyens de seconde classe qui devraient être craints. Elle croit qu'il est du devoir des artistes de refléter l'époque dans laquelle nous vivons et de mettre en lumière l'histoire des gens et de changer le récit qui a été créé pour nous.

SPRAY / YARPS


Lorsqu’il débarque à Paris à la fin des années 80, Jean Yarps reste scotché devant de superbes graffitis dans les escaliers de Radio Nova. C’est le point de départ de sa vocation de street artist. Il jette son dévolu sur la technique du pochoir qui permet d’intervenir « vite fait bien fait » dans la rue sans encourir les foudres de la maréchaussée et avec un résultat souvent bluffant. 

C’est l’époque des pochoirs mono- layer, transgressifs et clandestins, la belle jeunesse de l’art urbain... Yarps assume et revendique complètement le côté punk et underground qui est l’âme du street art. Il trouve également dans la provoc et les images choc un exutoire à sa timidité naturelle.

Dans les squats parisiens qui accueillent ses œuvres, il fait la connais- sance d’artistes qui partagent la même sensibilité (SP38, Pedrô!, Momo, Mick, Eduardo, Basalt, Le Bateleur, etc.) et avec lesquels il va former le collectif de la Zen Copyright dont la devise « Besoin de personne en art laid ! » annonce la couleur à tous ceux qui se réclament du Beau...

Expulsion après expulsion, les membres de la joyeuse bande de vandales vont ouvrir de très nombreux espaces dans différents arrondissements de Paris tout en couvrant les rues de la capitale de leurs productions avant de finalement décider de dissoudre le collectif à la fin des années 90. 

Sous ses dehors rebelles et malgré le nom d’artiste qu’il s’est choisi, Spray Yarps n’aime pas faire les choses à l’envers – dans la vie comme dans sa pratique du street art. Il ne manque jamais de rendre hommage à ceux qui ont été les déclencheurs de sa vocation d’artiste (Jérôme Mesnager, Blek, Speedy Graphito, Kriki, Epsylon, les VLP, etc.) et à ceux qui l’ont accompagné dès ses débuts dans sa démarche personnelle. 

Le très talentueux photographe Gérard Lavalette, qui est une véritable mémoire vivante des pochoiristes parisiens, a tout particulièrement compté. Yarps est également resté un pochoiriste old school, un artisan qui fabrique ses matrices de pochoir à la main et à son rythme et qui répugne à les faire réaliser au laser de façon industrielle comme tant d’autres le font aujourd’hui. 

En témoignent les cinq énormes photos-portraits de Gainsbourg qui tapissent le sol de son salon ce mercredi 20 janvier 2021 et qui serviront à la réalisation des cinq matrices multi-layer nécessaires à la production de son prochain pochoir.

« J’en ai pour au moins trois semaines de travail à les préparer », nous dit Jean. Sur chaque photo, je découpe la couleur qui m’intéresse. Il faut savoir anticiper ce qui va recouvrir quoi, et cela exige une certaine gymnastique d’esprit. Ce pochoir-ci va être très compliqué à réaliser parce qu’il y a énormément de détails. Si je découpais mes ma- trices au laser, ça serait différent car ça ne rendrait pas un résultat aussi fin ».

Ce nouveau travail effectué à partir d’une photo très connue de Pierre Terrasson, le célèbre photographe de la scène rock française et internationale, aura bien sûr toute sa place parmi les œuvres qui seront présentées lors de l’exposition organisée en mars 2021 au Marché Dauphine des Puces de Saint-Ouen pour célébrer les trente ans de la mort de Serge Gainsbourg. (Pernety 2020)

https://www.spray-yarps.com


MAX132


MAX est un artiste plasticien né à Champigny-sur-marne.

Passionné par le dessin animé et la bande dessinée depuis son plus jeune âge. « Enfant du HipHop » c’est après la découverte des réalisations des graffiti artistes comme Mode2 ou Number6 au début des année 90 qu’il s’intéresse au graffiti puis fonde avec ses camarades de lycée plusieurs crew jusqu’à fonder les BZ (Bavaria & Zetla crew) qui deviendra par la suite le 132.

Avec ce crew, il œuvre dans la capitale des années durant et se fait connaître des initiés.

Parallèlement au graffiti, il se passionne également pour le graphisme et approfondi ses connaissances notamment en passant un Brevet Technique de dessinateur maquettiste. Il développe ensuite plusieurs projets de bandes dessinées. Il réalise également des illustrations pour IV my people, des pochettes d’album, des visuels pour T-shirt, etc…

Riche de ses expériences passées, aujourd’hui MAX souhaite partager sa vision du monde et son univers à un large public. Il se consacre désormais à la réalisation de ses propres toiles en vue de les exposer. Il développe un style joignant le langage de la bande dessinée en général (comics, manga, franco-belge, …), l’expression graffiti par l’utilisation exclusive de bombes aérosols et l’esthétique pop du graphisme! (Rehab 2)


BORDALO II


L’artiste portugais Artur Bordalo est né en 1987 à Lisbonne. Issu de la culture du graffiti illégal (il tague les murs dès l’âge de 11 ans), iI se fait connaître sous le pseudonyme de « Bordalo II » en réalisant dès 2013 des installations grand format en extérieur. 


Ces œuvres représentent pour le moins essentiellement des animaux multicolores en volume avec des matériaux recyclés qu’il repeint. On compte à ce jour plus d’une centaine de créatures bariolées dans une vingtaine de pays; elles se propagent à l’international, telles des avatars de la mondialisation qu’elles critiquent ouvertement. 



Les œuvres de Bordalo II sont toujours éco-responsables, puisque leur composition même se base sur des assemblages de détritus glanés dans les rues ou les déchèteries.


En travaillant à partir d’objets, l’artiste parvient à redonner un semblant de vie à de la matière inanimée. Le remplissage de bric et de broc, toile de fond de l’animal ainsi ressuscité souligne une vérité économico-sociale tout en cassant les stéréotypes. 


En fabricant ce zoo mutant, l’artiste rappelle à ses contemporains leur devoir de respect envers l’environnement et s’inscrit en contrepoint de la toute-puissance de la grande distribution. 


La réutilisation des déchets permet à l’artiste d’élaborer un bestiaire dont la sémantique est universelle, mettant en scène via ses emboîtages de métal et de plastique des créatures reconnaissables menacées d’extinction… Une façon de suggérer également que l’homme a tendance à considérer d’un même regard les ordures qu’il produit et la faune et la flore qu’il détruit.



Jef Aérosol

Jef Aérosol est un « street artist » pochoiriste français, né à Nantes en 1957. Il réside à Lille depuis 1984. Issu de la première vague d’artistes urbains des années 80, il est une figure historique du « street art » dans l’hexagone, un pionnier, une référence pour de nombreux artistes qui le citent en exemple. 


Comme de nombreux adolescents dans les années 70, il se laisse conquérir par la culture pop et le « Swinging London » où il passe régulièrement ses vacances d’été. Il s’émerveille devant les pochettes des 45 tours réalisées aux pochoirs et commence à collectionner les vinyles. 


Il se met au dessin et peint son premier pochoir à Tours lorsqu’il y réside en 1982. Ses premières réalisations sont des autoportraits de photomaton qu’il dissémine à travers la ville. Enfant du rock, il confie avoir puisé son inspiration des groupes de musique Punk comme The Clash qui maculaient leurs chemises d’inscriptions aux lettrages industriels. 

Ernest Pignon Ernest et Blek le Rat sont deux artistes dont il admire le travail et l’inspire. Son style se précise et il mène alors une double vie: prof d’anglais le jour, la nuit il arpente les villes de Tours puis Lille où il s’installe en 1984. Très vite, il se fait remarquer par les média et le milieu artistique qui lui propose de nombreuses collaborations. Musicien, il intègre également plusieurs groupes en 1988 et part en tournées. 


Ses portraits de célébrités en noir et blanc l’ont rendu célèbre, mais le fondement de son travail reste les peintures d’anonymes rencontrés au coin d’une rue : passants, musiciens, enfants dont les silhouettes grandeur nature sont peintes presque exclusivement en noir et blanc. Pour achever son œuvre, Jef doit réaliser plusieurs pochoirs qui correspondent à toutes les teintes allant du noir au blanc, en passant par plusieurs nuances de gris. 



A propos de ses personnages, il confie dans une interview à Artistikrezo :

« J’aime que mes ombres soient des ombres vives : même si les gens sont morts depuis longtemps, je les ressuscite, je leur redonne vie sur le mur et ils appartiennent à nouveau à la rue. Ils se mélangent au flux des passants. Parce qu’ils sont fixes, ils sont un arrêt sur image du film de la vie, ou de la ville. Il y a un effet de miroir, d’identification ». 


Son travail est aussi identifiable par la flèche rouge qu’il appose systématiquement comme signature. Cette signalétique qui semble accompagner le regard des passants dans sa découverte de l’œuvre est essentielle. Son plus gros pochoir réalisé à ce jour est intitulé « Chutttt !!! ». Situé place Igor-Stravinski près du centre Georges Pompidou, il s’étale sur une surface de 350 m2


Les pochoirs de Jef Aérosol ont fait le tour du monde : de Londres, New York, Venise, Rome, Pékin, Athènes, Ile de la Réunion, Los Angeles, San Francisco, jusqu’à la grande muraille de Chine où trône son légendaire « Sitting kid ». Un personnage récurrent de petit garçon mélancolique. 


Exposé partout dans le monde, Jef Aérosol est invité par l’ambassade de France à Tokyo pour participer à la manifestation « No Man’s land » aux côtés de nombreux artistes Japonais et Français en 2009. Il est l’objet d’un solo show au musée des Avelines à Saint Cloud en 2011 ; et un polyptique de ses œuvres est présenté lors de l’exposition « Babel » au Palais des Beaux Arts de Lille en 2012. Cet été là, Il fête ses 30 ans de pochoirs. En janvier 2014, Jef Aérosol participe à la grande exposition « In & Out » regroupant une cinquantaine d’œuvres des grands noms de la scène urbaine, au MAC de Créteil. 


Côté édition, il n’est pas en reste puisqu’il publie en 2007, « Very Important Pochoirs » aux Editions Alternatives. En janvier 2011, le catalogue de l’exposition Jef Aérosol fait un carton est édité par le Musée des Avelines et préfacé par Ernest Pignon Ernest, l’une de ses idoles. 


Régulièrement cité dans les publications étrangères sur l’art du pochoir dans le « street art », Jef Aérosol est aussi le sujet d’un film de 26 minutes réalisé par Manuela Dalle, intitulé : « l’art et la manière ». Diffusé sur Arte, ce documentaire se focalise sur son travail et ses influences. Jef Aérosol a quitté l’éducation nationale en 2009 pour se consacrer pleinement à son art. 

Audrey Poux. Blog stripart.com 2015




Banksy 

Banksy est le pseudonyme d'un artiste britannique anonyme, actif depuis les années 1990. Il est connu pour son art urbain satirique (ou street art) et comme réalisateur de films.



Il a commencé comme artiste à l'âge de 14 ans, a été expulsé de l'école et a purgé une peine de prison pour des délits mineurs. Pendant 10 ans à la fin des années 1990, Banksy a vécu à Easton, Bristol, puis a déménagé à Londres vers 2000. 



Étant jeune, Banksy fait partie du groupe de graffeurs, le Bristol's DryBreadZ Crew (DbZ). Il aurait été influencé par la scène underground de Bristol et par ses relations entre artistes et musiciens, cette ville ayant donné naissance au mouvement trip hop. C'est à cet endroit que Banksy réalisa ses premières œuvres. Il se forge une certaine notoriété dans les milieux alternatifs et les médias traditionnels s'intéressent aussi à lui…


Techniques


Les œuvres de Banksy sont, pour la plupart de ses peintures, effectuées avec des pochoirs. Dans son livre Wall and Piece, Banksy explique cette décision : il travaillait lentement lors de ses débuts, et se faisait souvent prendre en flagrant délit. Les pochoirs permettent de travailler beaucoup plus rapidement sur les lieux, car une partie du travail peut être préparée à l'avance. 



L'artiste utilise cette technique pour faire passer ses messages, qui mêlent souvent politique, humour et poésie. Les œuvres de Banksy sont des images humoristiques, parfois combinées avec des slogans. Le message est généralement libertaire, antimilitariste, anticapitaliste ou anti-système. Ses personnages sont souvent des rats, des singes, des policiers, des soldats, des enfants, des personnes célèbres ou des personnes âgées. Il effectue également de nombreuses installations très variées. 



Commentaires

Articles les plus consultés