TOILES DE GODARD ANNÉES 50-60
En 1957, à sa première exposition à la Galerie Guénégaud, Godard manifeste un esprit d’analyse qui s’appuie sur un dessin solide. Les formes s’emboîtent les unes dans les autres selon des rythmes cubistes. La couleur cernée par le trait apparaît souvent en facettes. Aux bruns et aux gris viennent s’ajouter des bleus que font chanter de discrets rouges orangés.
La sureté de sa composition s’est affirmée. Elle apparaît notamment dans une vue de port où les barques encastrées l’une dans l’autre, forment une construction géométrique imbriquée d’où se dégage des harmonies douces d’atmosphère humide.
La facture de l’art de Gabriel Godard ne cesse d’évoluer. Durant cette période éclairée par la lumière de l’Anjou, paysages et personnages viennent à conjuguer leurs formes à tel point que la courbe tend à se libérer, à évoluer peu à peu pour son propre compte, à devenir une sorte d’écriture. Gabriel Godard explique lui-même cette insensible transformation : « Une certaine turbulence apparaît dans les mouvements comme si le dessin devenu plus gestuel voulait renier son appartenance au monde réel ».
À partir de 1962, la découverte des larges panoramas de l’Anjou l’amène à aérer ses compositions. En même temps, elle leur apporte transparence et lumière. Mais il faut attendre 1963 et plus encore 1964 pour que libéré de l’architecture rigide dont l’avait imprégné Paris, apparaissent les courbes des paysages de la campagne angevine, avec lesquels il se sent en harmonie. Les verts qui jusque là ne figuraient guère sur sa palette, y apparaissent, avivant même généreusement certaines œuvres. Michel MAISON, 1992
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