SCULPTURE
AUGUSTE RODIN
Auguste Rodin (1840-1917), à l'âge de 24 ans, débute sa collaboration avec Albert-Ernest Carrier- Belleuse (1824-1887), sculpteur renommé du Second Empire. Dans son atelier, il réalise notamment des ornementations pour des décors d’architecture à Paris. Il le rejoint ensuite en Belgique. Un an plus tard, Rodin présente sa sculpture L’Homme au nez cassé au Salon. L’œuvre jugée fragmentaire est refusée. Rodin voyage en 1876 en Italie pour découvrir les artistes de la Renaissance. Il est particulièrement inspiré par l’œuvre du sculpteur et peintre Michel-Ange.
De retour d'Italie, Rodin crée la sculpture qui le fera connaître : l’Âge d’airain. Son œuvre est exposée au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles, puis au Salon des artistes français de Paris. Mais, la sculpture est tellement réaliste que les critiques accusent Rodin de l’avoir moulée sur le corps de son modèle. C'est alors un scandale. En 1878, Rodin sculpte son Saint Jean-Baptiste. Il choisit de le faire plus grand que nature pour prouver qu’il a bien créé lui-même la forme et non pas réalisé un moulage. Deux ans plus tard, Rodin reçoit une commande de l’État français pour le futur musée des Arts Décoratifs. Ce projet deviendra La Porte de l’Enfer : une porte décorative inspirée de La Divine Comédie du poète Dante Alighieri. Puis en 1882, Rodin créé Le Baiser, sa sculpture qui deviendra si emblématique à travers le monde entier, puis il rencontre Camille Claudel (1864-1943). Cette nouvelle élève deviendra sa collaboratrice, sa maîtresse et sa muse. Rodin inaugure en 1895 son monument des Bourgeois de Calais, plus de dix ans après la commande de la municipalité.
C'est en marge de l’Exposition Universelle de Paris en 1900, que Rodin, âgé de 60 ans, organise une exposition rétrospective de son travail. Il acquiert alors une reconnaissance internationale. En 1916, Rodin tombe gravement malade. Il effectue alors trois donations de ses collections à l’Etat français dans le but de créer un musée Rodin. (Galerie Tourbillon)
MyRo
Une artiste très discrète qui mérite d’être connue et encouragée. Ses sculptures très personnelles et ses nombreux dessins et peintures en témoignent. Après une enfance sous le signe de la peinture (cf sa mère mais surtout son grand-père) et une adolescence consacrée à la danse, elle s’épanouit dans une relation solide et son rôle de mère. Puissent les années à venir la conforter dans la maturité de son art et lui assurer un avenir plein et radieux.
Extrait de son blog plein d’humour (abandonné, faute de temps) :
Bon, trêve de plaisanterie... bien que je ne sois pas là pour rigoler.
Je vais enfin en venir au fait.
Un blog, oui, mais pourquoi?
Pour écrire des conneries (l'objectif est atteint, mais je n'en n'ai pas le monopole).
Pour faire un journal intime en ligne? Ah non!
Bah oui quoi, pas particulièrement douée pour écrire, pas spécialement subversive ni originale dans mes pensées de gauchiste paranoïaque ex-droguée (presque 3 mois sans tabac! Aaargh!).
Ha Ha! mais alors pourquoi?
Dans un premier temps je serais tentée de dire pour faire chier le monde, mais je ne fais chier personne puisqu'on ne vient pas me lire... ou pire on vient voir mais on ne dit rien.
Donc puisque mon maître mot l'ennui n'est pas suscité auprès des fantômes j'espère quelque interêt avec mes dessins or le résultat est sensiblement le même.
J'entame donc la phase d'attaque avec :
Le post Poubelle (attention ça pue!) dans l'espoir d'un auditoire incertain mais fanatique.
Gnark! Gnark! c'est parti...
Sexe Argent Sarkozy Politique Drogue Alcool Télévision M Pokora Britney Spears Guerre UMP Insécurité Sectes Football Mac Donald Lessive-adoucissant OGM Industrie pharmaceutique Bombe atomique Centrale nucléaire Poisson pané Chirurgie esthétique Travailler plus pour gagner plus Promotion sur l'andouillette Ristourne sur la layette Reality show Jean-Pierre Pernaut TF1 Arnaques Vols Grèves Usagers pris en otages Catastrophes Neige 4x4 Antidépresseurs Adriana Karembeu Sim et Patrick Topaloff Trouble obsessionnel compulsif Spiritisme Soldes Viagra MDMA Steack haché Vaches folles Rollers quad Ben Laden Charlotte aux fraises Benoît XVI Trafic Prostitution Box office Saucisson.
Alors là avec ça j'ai un fan club dés demain, hein?
Publié 7th April 2008 par Myro
Libellés: Blablabla
LIENS
https://www.flickr.com/photos/leventre/albums/72157604072735573
NIKI DE SAINT PHALLE
Niki de Saint Phalle est née le 29 octobre 1930 à Neuilly-sur-Seine et est morte le 21 mai 2002 à San Diego. Avant de débuter sa carrière artistique, elle a tout d’abord été mannequin puis mère de famille. C’est une autodidacte qui a su aborder l’art en côtoyant des artistes de renoms. Le peintre comme Hugh Weiss la pousse par la suite à entrer dans le monde artistique.
Vers les années 50, Niki Mathews est victime d’une dépression nerveuse et est contrainte de suivre un traitement à l’hôpital psychiatrique de Nice. Outre les traitements, la peinture l’a aussi beaucoup aider à remonter la pente. En sortant de l’hôpital elle décide d’abandonner sa carrière de comédienne et se consacre totalement à cette nouvelle passion. C’est à ce moment que son époux décide d’arrêter de donner des cours de musiques pour écrire un livre. En 1954, Niki rencontre Hugh Weiss qui deviendra son mentor. Ce dernier l’encourage à exploiter ses connaissances. En 1955, elle donne naissance à son premier fils. L’événement qui l’a le plus marqué est sans doute sa rencontre avec Gaudi lors de son passage en Espagne. De cette trouvaille lui vient l’idée de créer son par de sculptures. Entre 1956 et 1958, Niki de Saint Phalle effectue des travaux de peintures à l’huile qu’elle fit connaître au public lors de l’exposition à Saint-Gall.
En 1960, l’artiste quitte son premier époux qui gardera leurs enfants. Elle se met ensuite en couple avec Jean Tinguely qui la fait rencontrer beaucoup d’artistes. C’est en 1961 qu’elle embrasse la célébrité avec son exposition ayant comme intitulé les « Tirs ». Ce sont des peintures effectuées avec l’éclat de tubes remplis de couleurs par le biais de tirs à la carabine. Elle est alors connue au niveau mondial. Puis apparaîtront d’autres œuvres comme « Les Nanas », « Le Jardin de Tarot », « L’Ange protecteur » ou encore la « Grotte ». L’artiste travaille aussi avec Jean Tinguely parmi ces œuvres figurent la série de peintures « Saint Sebastian ».
Niki de Saint Phalle a longtemps été oublié en ce qui concerne le monde de la sculpture, car il n’y avait pas vraiment de définition de cet art au féminin. Elle est alors classée au rang de « femme-sculpteur » puisque le mot sculptrice était alors considéré comme étant une faute de goût. La sculpture qui a fait parlée d’elle a pour nom « Leto ou La Crucifixion ». Quelques temps après elle a été classée avec des grands noms comme Hans Bellmer et George Segal. (niki-de-saint-phalle.net)
ALEXANDER CALDER
Alexander Calder, sculpteur et peintre américain, naît le 22 juillet 1898 à Lawnton, dans une famille d’artistes. À l’âge de 8 ans, ses parents lui installent un atelier dans la cave de leur maison californienne à Pasadena. Calder y perfectionne son aisance naturelle à manipuler les outils et y réalise des expériences pour créer des sculptures et des jouets à partir de matériaux ordinaires.
Il est doué et s’inscrit, après le collège, au Stevens Institute of Technology, à Hoboken dans le New Jersey, pour y suivre des études de génie mécanique. Il en sort diplômé en 1919 et exerce divers emplois en tant qu’ingénieur. Il décide de se consacrer entièrement à l’art, en 1923. Il entre à l'Art Students League de New York et étudie la peinture d’après modèle et la composition picturale, ainsi que le portrait. Il y étudie ensuite le dessin d’après modèle en 1924, puis le cours de lithographie en 1925.
En 1924, Calder travaille comme illustrateur auprès de la National Police Gazette où il réalise des illustrations d’événements sportifs et de scènes urbaines. Ses premiers dessins sont publiés dans la presse new-yorkaise. Il s’agit d’illustrations d’événements sportifs, de scènes urbaines, de scènes de cirque. Acrobates, boxeurs, footballeurs, danseuses de charleston sont saisis en pleine action par son trait de plume aiguisé de caricaturiste. Toujours pour la presse, il réalise en 1925 des centaines de dessins au pinceau représentant des animaux du zoo du Bronx et de Central Park. Ces dessins donnent lieu au livre Animal Sketching où se manifeste, à travers la représentation des animaux, l’élément essentiel de toute sa création : le mouvement comme manifestation de la vie du monde.
Le 24 juillet 1926, Calder arrive à Paris et s’installe dans un atelier à Montparnasse. Il assiste au cours de dessin de l’Académie de la Grande Chaumière. Il y rencontre tous les artistes de l’avant-garde internationale qui s’étaient alors fixés à Paris. Il fait la connaissance de Man Ray, Marcel Duchamp, Joan Miró, Piet Mondrian. La galerie Percier, où il expose en 1931, est aussi celle de Picasso. Elle a également exposé les constructivistes russes. Dans ces années, qui sont encore une époque de formation, Calder capte au vol tout ce qu’il découvre autour de lui. Il va le transformer pour donner naissance à l’une des œuvres les plus innovantes du 20e siècle.
Il fait la connaissance d'un fabricant de jouets serbe qui l’encourage à créer des jouets articulés destinés à la production en série, puis commence la création du « Cirque Calder », un ensemble totalement original où interviennent des figures faites de fil de fer et dans lequel Calder joue le rôle de maître de cérémonie, de chef de piste et de marionnettiste en faisant fonctionner manuellement le mécanisme, le tout étant accompagné de musique et d'effets sonores.
Fin décembre 1928, il rend visite à Joan Miró, dans son atelier de Montmartre. Miró assiste par la suite à une représentation du « Cirque » dans l’atelier de Calder.
Ces années de création sont marquées, au début des années 1930, par le passage soudain de Calder à l’abstraction. Ce tournant est pour lui une nouvelle manière d’exprimer le mouvement qui le fascine depuis toujours. Le mouvement, l’équilibre, le déséquilibre, la symétrie, la dissymétrie sont les mots clés de son œuvre.
Le 17 janvier 1931, Alexander Calder épouse Louisa James. Le couple part pour l’Europe à bord de l’American Farmer. L’œuvre abstraite de Calder est présentée pour la première fois dans l’exposition « Alexander Calder : Volumes–Vecteurs–Densités–Dessins–Portraits », à la galerie Percier, à Paris. Construites en fil de fer et en bois, la plupart de ces œuvres évoquent la disposition de l'univers. Pablo Picasso arrive à la galerie Percier avant le vernissage pour une visite privée de l’exposition.
En février 1932, Calder expose au sein de la 5ème exposition annuelle de peinture française moderne de la Renaissance Society à l'Université de Chicago. L'exposition « Calder : ses mobiles » se déroule à la galerie Vignon à Paris.
En janvier 1933, les sculptures de Calder sont présentées dans l’exposition collective « Première série », organisée par Abstraction-Création, à Paris. Le 13 Février, Miró organise une exposition de dessins et de sculptures de Calder à la Galería Syra, à Barcelone. Les Calder quittent leur maison parisienne et retournent à New York.
Les années 1930 sont la période la plus fertile et la plus ambitieuse de la carrière de Calder. Il poursuit le travail entamé à Paris en affinant et en adaptant l’idée de composition abstraite en mouvement. La première rétrospective de l’œuvre de Calder a lieu en 1938 à la George Walter Vincent Smith Gallery de Springfield dans le Massachusetts. Une deuxième grande rétrospective, organisée par Sweeney avec la collaboration de Marcel Duchamp, se tient au Museum of Modern Art de New York en 1943.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, cause d’une pénurie de métal, Calder se tourne vers le bois, le plâtre, les matériaux recyclés et les objets trouvés pour créer ses sculptures. Lors de sa visite à l’atelier de Calder en 1945, Marcel Duchamp est intrigué par ces petites œuvres. Inspiré par leur caractère aisément transportable, il organise une exposition pour Calder à la galerie Louis Carré à Paris.
En 1952, Calder reçoit le grand prix de la Biennale de Venise. Il s'installe ensuite à Saché, au sud de Tours, village qu’il découvre grâce à son ami Jean Davidson. En 1958, Calder réalise le mobile du siège parisien de l'UNESCO. À partir des années 60, les talents artistiques de Calder sont reconnus de par le monde. Une rétrospective de son œuvre se tient au Solomon R. Guggenheim Museum à New York en 1964, avant d’être présentée au Musée national d’art moderne à Paris. En 1966, Calder publie son autobiographie.
Calder fait réaliser la majeure partie de ses stabiles et mobiles aux Etablissements Biemont à Tours, dont « l’Homme », tout en acier inoxydable de 24 mètres de haut, commandé par l'International Nickel du Canada pour l'Exposition Universelle de Montréal en 1967. Toutes les fabrications sont faites d'après une maquette réalisée par Calder, par le bureau d'étude pour concevoir à l'échelle réelle, puis par des ouvriers chaudronniers qualifiés pour la fabrication, Calder supervisant toutes les opérations, et modifiant si nécessaire l’œuvre. Tous les stabiles sont réalisés en acier au carbone, puis peints, pour une majeure partie en noir, sauf « l’Homme » qui est en acier inoxydable (brut), les mobiles étant fabriqués en aluminium et duralumin.
En 1976, Calder assiste au vernissage d’une vaste rétrospective de son œuvre, «Calder’s Universe », qui couvre plusieurs niveaux du Whitney Museum of American Art à New York. Quelques semaines plus tard, Calder meurt à l’âge de 78 ans.
« J’ai toujours adoré le cirque : à New York, je faisais des croquis pour un journal satirique, la Police Gazette. J’avais un laissez-passer, j’y allais tous les jours. C’est de là que date ma décision de réaliser un cirque, pour me distraire » Alexander Calder
LOUISE BOURGEOIS
L'artiste américaine d'origine française Louise Joséphine Bourgeois naît à Paris le 25 décembre 1911, de Joséphine Fauriaux et de Louis Bourgeois. Louis travaille avec sa femme et sa belle-mère pour la Maison Fauriaux, galerie spécialisée dans la restauration et la vente de tapisseries du Moyen Âge et de la Renaissance et d’autres antiquités. Les Bourgeois ne seront épargnés ni par la Grande Guerre, dont le père, Louis, revient blessé dès 1914, ni par l’épidémie de grippe espagnole de 1918, qui laisse la mère de Louise épuisée. Peu à peu, le mari se détourne de son épouse affaiblie pour jeter son dévolu sur la jeune gouvernante anglaise des enfants. Du haut de ses onze ans, la fillette n’est pas dupe, et les trahisons répétées de son père laisseront à jamais ouverte une plaie vive et douloureuse.
Mais son enfance sera également parsemée de moments de pur bonheur, au cours desquels elle seconde sa mère dans l’atelier familial, remplaçant au pied levé un dessinateur adepte de l’absentéisme. Louise exerce son talent naissant sur les multiples détails que le temps a effacés de la trame. Si la sculpture est le cœur de son œuvre, le dessin deviendra le gardien de ses « pensées plumes », ces pensées attrapées au vol qu’elle dessine la nuit.
L’anglais acquis auprès de sa préceptrice lui permet aussi de jouer les intermédiaires avec la clientèle étrangère, essentiellement américaine. Très appréciées, des œuvres révélaient souvent un foisonnement de nus, et l’une des tâches de Louise consistait à « découper » les organes génitaux exposés aux regards et à les remplacer ici par une feuille de vigne, là par un bouquet de fleurs, afin de ménager les susceptibilités morales et puritaines des collectionneurs d’outre-Atlantique.
1932 : Son baccalauréat en poche, Louise s’oriente vers des études de mathématiques, mais très vite la théorie l’ennuie ; elle revient à ses premières amours et rejoint l’Ecole des beaux-arts de Paris, puis celle du Louvre, après un temps passé sur les bancs de l’Académie Ranson. A 26 ans, Louise Bourgeois étudie auprès de Charles Despiau, d’une curiosité insatiable, elle fera un détour par de nombreux ateliers dont ceux de Paul Colin, Roger Bissière, Marcel Gromaire ou Fernand Léger. Forte de ses capacités en anglais, elle sera interprète, traductrice, ou joue les guides au Louvre. « Un anglais loin d’être parfait », dira-t-elle, mais bien suffisant dans un pays où très peu de gens alors le parlent.
La même année elle rencontre Robert Goldwater, un historien d’art américain. Nous sommes en 1938. Quelques mois plus tard, ils se marient et s’envolent pour le Nouveau Monde et New York, où ils choisissent de s’établir.
S’adaptant à la relative exiguïté de leur logement, elle dessine, peint, s’initie à l’estampe. En 1945, la galerie new-yorkaise Bertha Schaefer accueille sa première exposition individuelle. Une deuxième suit en 1947, présentée par la galerie Norlyst, et marque l’apparition dans son travail du thème des femmes- maison. Louise a entre-temps repris ses travaux de sculpture, qui se déploieront plus tard dans l’espace qu’elle aménage sur le toit de son immeuble. Elle façonne le bois, taille de hautes silhouettes longilignes, rappelant les totems primitifs mais évoquant aussi à ses yeux les proches laissés derrière elle et qui lui manquent.
Son père meurt en 1951. La même année, elle obtient la nationalité américaine et le MoMA, fait l’acquisition de l’une de ses œuvres. Trois expositions sculpturales se succèdent entre 1949 et 1953. Mais dès lors, et jusqu’au début des années soixante, elle semble se retirer de la bouillonnante scène culturelle new-yorkaise, elle évoque un retour sur soi.
La décennie suivante elle expérimente une grande variété de matériaux mous : plâtre, latex, caoutchouc, puis le marbre et le bronze. Sa participation, aux côtés d’Eva Hesse et de Bruce Nauman, à une importante exposition sur le thème de l’Abstraction excentrique, organisée par la galerie new-yorkaise Fischbach en 1966, marque son retour sur la scène artistique. Elle réintègre également les bancs de l’école mais pour enseigner, cette fois, dans plusieurs établissements et départements universitaires d’art, où elle aura une incontestable influence sur plusieurs générations d’étudiants.
Depuis son arrivée à New York, Louise a fréquenté les surréalistes, dont beaucoup comme André Breton et Marx Ernst ont fui le nazisme, côtoyé des expressionnistes abstraits, des représentants du Minimalisme, de l’Art informel, mais est toujours restée volontairement en marge des grands courants. « Je suis un coureur solitaire, dira-t-elle, mais un coureur de fond. » Et lorsqu’on lui rappelle que ces premiers travaux furent longtemps associés au surréalisme, elle parle d’« une grande méprise car les surréalistes pouvaient tourner tout en plaisanterie alors que je considère la vie comme une tragédie ».
A la pointe de l’avant-garde tout au long du siècle dernier, longtemps ignorée sur le sol européen, son œuvre fut longtemps mésestimée et méconnue du grand public. Et si elle est la première femme à exposer au MoMA, en 1969, il faut attendre 1982 pour voir cette même institution présenter une première grande rétrospective de son travail.
Robert disparaît en 1973. Coïncidence ou non, sa sculpture s’oriente dès lors vers une thématique beaucoup plus sexuée et violente. La Destruction du père, terrible métaphore de la castration d’un père par sa famille, d’une violence inouïe sous une lumière rouge sang, marque semble-t-il un tournant, par l’effet libératoire et cathartique qu’il produit sur l’artiste : « Après cela, je me suis sentie différente, dit-elle alors. J’étais transformée. » Et prête à reconstruire. Les formes se font plus organiques. Elle dira : « Ma sculpture est mon corps. Mon corps est ma sculpture. »
Le vaste atelier, dont elle fait l’acquisition en 1980 à Brooklyn, lui offre une nouvelle dimension. Ses œuvres deviennent monumentales, il est question, toujours, de souffrance, de solitude, mais aussi de féminité, de maternité, de relations et d’équilibre entre les sexes. Louise Bourgeois représente les Etats-Unis à la Biennale de Venise. Elle y recevra le Lion d’or pour l’ensemble de son œuvre en 1999. Auparavant, la France lui avait tardivement fait les honneurs du Grand prix national de la sculpture, décerné en 1991. Suivront deux rétrospectives en 1995, puis en 2008.
C’est durant les années 1990 qu’elle développe un nouveau thème qui lui est cher : celui de l’araignée. Après avoir réglé ses comptes avec son père en travaillant notamment sur l’image du phallus, Louise Bourgeois vient rendre hommage à sa mère, sa « meilleure amie, une personne réfléchie, intelligente, patiente, apaisante, raisonnable, délicate, subtile, indispensable, soigneuse et aussi utile qu’une araignée ». « Elle savait aussi se défendre, et prendre ma défense, en refusant de répondre aux questions stupides, indiscrètes, embarrassantes ou trop personnelles », aimait-elle à se souvenir.
Louise Bourgeois avait « choisi l’art plutôt que la vie », et seule la mort avait sans doute le pouvoir de suspendre son énergique et insatiable besoin de créer. Elle s’est éteinte, à 98 ans, à la veille de l’inauguration à Venise d’une nouvelle exposition personnelle intitulée The Fabric Works, présentant une série d’œuvres inédites en tissu, fruit de ses dernières introspections et observations de la vie.
BRANCUSI
Constantin Brâncuşi est né en Roumanie en 1876 de parents fermiers, au sein d’un monde rural et archaïque. Très jeune il quitte son village natal et, en 1894 entre à l’Ecole des arts et métiers de Craiova. En 1898, il entre à l’Ecole des Beaux-arts de Bucarest, dont il obtient le diplôme en 1902.
A son arrivée à Paris en 1905, il entre à l'Ecole des Beaux Arts et est jugé très doué par ses professeurs. Il rencontre Rodin en 1906 au Salon d’Automne, qui l’invite à travailler à Meudon comme assistant. Il souhaite toutefois suivre sa propre voie et définir sa véritable identité artistique. Un mois dans l’atelier de Rodin lui suffit pour estimer qu’« il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres ». Suit une période difficile pour définir son propre engagement d’artiste : « Ce furent les années les plus dures, les années de recherche, les années où je devais trouver mon chemin propre ».
Brancusi par Modigliani, 1909
A partir de 1907, Brancusi réalise des œuvres plus personnelles : Sculptures inachevées, fragments de corps humains... Il s'intéresse également à l'art primitif. A partir de 1908, il recherche des formes simples et dépouillées, et créé de nombreuses sculptures avec différents matériaux: Marbre, pierre, bronze...
En 1910, il participe pour la première fois au Salon des Indépendants où il va exposer régulièrement jusqu’en 1913 puis en 1920. Dans les années qui suivent, Constantin Brancusi continue à développer un style bien à lui. Son œuvre vise de plus en plus à découvrir l’essence des choses en simplifiant la forme au maximum : Apparaît alors un processus dans lequel Brancusi tente de simplifier la nature. Ses sculptures deviennent progressivement plus lisses et moins figuratives, jusqu’à ce que subsiste seul le contour le plus nu du sujet original.
Constantin Brancusi a ouvert de nouvelles voies à la sculpture, au début du XXème siècle, à un moment où la scène artistique européenne vivait avec frénésie l'aventure de la recherche de nouveaux langages formels et expressifs. L'œuvre de Brancusi a très tôt suscité curiosité et intérêt dans le monde de l'art par la pureté et la simplicité des formes, par sa modernité et en même temps par une sorte d'archaïsme difficile à situer. C'est un artiste unique, dont la personnalité complexe résulte de l'union heureuse d'un "paysan" des Carpates et d'un artiste moderne de Montparnasse.
Constantin Brancusi doit son exceptionnelle notoriété principalement à ses sculptures en pierre et en bronze qui, taillées ou moulées, lisses et polies à la perfection, représentent des formes idéalisées et transcendantes. A sa mort le 16 mars 1957 (Paris), Brancusi légua l'ensemble de son œuvre à l'état français. Il est considéré comme ayant poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste et ayant ouvert la voie à la sculpture surréaliste ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960.
L’œuvre du sculpteur Constantin Brancusi reste encore aujourd'hui celle d’un créateur solitaire qu’il est difficile de relier à un courant artistique précis. Mais son travail d’épuration des formes est sans conteste une référence dans le monde de l'art.
« La simplicité n'est pas un but dans l'art, mais on arrive à la simplicité malgré soi en s'approchant du sens réel des choses ». Constantin Brancusi.
JEAN DUBUFFET (1901-1985)
Il fut l’homme de l’art brut. Après la Seconde Guerre mondiale, Jean Dubuffet (né en 1901) fait polémique en exposant des œuvres contre l’élitisme intellectuel et artistique. Intéressé par l’art des fous et des marginaux dont il devient collectionneur, Jean Dubuffet est lui-même l’auteur d’une œuvre protéiforme, inclassable, faite d’assemblages et de bricolages, pleine d’errance et d’accidents, de mélanges des genres, entre réel et imaginaire. Passionné par le paysage et l’espace, matériels et immatériels, l’artiste cultive l’ambiguïté, en abolissant les frontières traditionnelles entre peinture, sculpture, théâtre et architecture.
Fils de parents commerçants, Jean Dubuffet passe son enfance au Havre. Plus passionné par le dessin que par les études, il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts avant de s’installer à Paris. Dans la capitale, le jeune homme passe par l’Académie Julian. C’est un solitaire de nature, qui se cherche en entreprenant des voyages.
Ayant temporairement mis ses aspirations artistiques de côté pour se consacrer au commerce, Jean Dubuffet revient à ses amours en 1931. Il loue alors un atelier à Paris et commence des expérimentations en fabriquant des marionnettes et des masques. L’art classique ne l’intéresse pas. Entre divorce et remariage, sa vie oscille entre différentes voies, celles de l’art et du commerce.
En 1939, Jean Dubuffet est mobilisé au ministère de l’Air, mais passe finalement le temps de la guerre réfugié à Céret. En 1942, il renoue une nouvelle fois avec ses désirs d’artiste. Son sujet sera l’humain – non au sens figuratif, mais psychologique. L’artiste cultive un style qui n’a rien d’académique, ni même de professionnel. Ses sources d’inspiration sont les dessins d’enfants et de malades mentaux, qu’il collectionne. Si son œuvre divise, elle intéresse particulièrement André Breton.
Jean Dubuffet s’oppose à une définition élitiste de la culture, et à son ethnocentrisme. N’ayant pas besoin de vendre pour vivre en raison de sa fortune familiale, il se permet d’être anticonformiste. Son exposition personnelle à la galerie Drouin en 1945 crée un véritable scandale, car on l’accuse d’être un simple barbouilleur, un fumiste. Pourtant, l’artiste n’en démord pas : la spontanéité lui paraît préférable, plus authentique, que toute autre forme d’expression.
Dans les années 1950, Jean Dubuffet travaille sur plusieurs séries, dont Les paysages mentaux. Ses tableaux prennent l’aspect de hauts-reliefs. L’artiste est en effet passionné par l’assemblage de matériaux bruts, généralement humbles. En 1955, il s’installe à Vence, en Provence. Il mène des travaux sur les sols et les terrains, réinvente un art du paysage, qui n’est en rien descriptif. Dans les années 1960, c’est davantage le terrain de la ville qui l’intéresse, en particulier le thème de la foule.
À l’aube des années 1970, Jean Dubuffet imagine des sculptures habitables qui deviennent de véritables architectures imaginaires. Il crée, presque par hasard, cette esthétique qui nous est plus familière : des lignes noires entremêlées sur fond blanc, des rayures de couleurs vives... Jean Dubuffet veut nous faire « entrer dans les images », pénétrer son imaginaire. Naîtra un spectacle anticonformiste que Jean Dubuffet qualifie de « tableau animé ». Ces projets forment autant de sculptures et d’installations monumentales. En 1974, Jean Dubuffet crée sa propre fondation dans les Yvelines, près de ses ateliers. Il décède en 1985. Par Claire Maingon • le 29 avril 2019 Beaux Arts
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