C’EST ÉNORME !!!
Le peintre a symbolisé le martyre du 10 juin 1944 sous la forme d’un ensemble monumental. L’attention se focalise sur trois grands formats figuratifs en rouge, gris et noir. Figures stylisées d’enfants, de femmes et d’hommes figés dans des expressions d’Apocalypse. Impression saisissante. « Ce sont les trois séquences figuratives que j’ai intitulées : L'Epouvante, Le supplice, et La mort. Elles symbolisent le calvaire enduré par les victimes des nazis, le 10 juin 1944, dans l’église d’Oradour-sur-Glane, » résume Gabriel Godard.
Gabriel Godard reste hanté par le sujet, cet événement a marqué sa conscience pour toujours. Et pourtant : « J’avais 11 ans quand le drame d’Oradour est survenu, je vivais à Ségrie (Sarthe). J’ai été traumatisé, la scène des suppliciés, enfants, femmes ou vieillards, exécutés, brûlés vifs, ne peut que choquer les consciences, même 78 ans après. »
La fresque a été exposée pour la première fois à l'automne 2013, à l'abbaye de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire, où plus de 1 500 visiteurs l'ont découverte et ont été impressionnés). Les toiles géantes rappellent l’effroi de ce massacre. L’expressionnisme utilisé par Gabriel Godard domine à dessein notre vision, choquée, pour que nous n’oubliions pas la folie des hommes.
Le 10 juin 1944, la paisible petite ville d’Oradour-sur-Glane dans le Limousin bascule dans l’horreur en quelques heures seulement. Près de 200 soldats allemands envahissent le bourg et rassemblent la population, prétendant à un simple contrôle d’identité. Les hommes sont répartis dans diverses granges tandis que les femmes et les enfants sont regroupés dans l’église. En quelques minutes, les hommes sont abattus puis brûlés, puis c’est au tour des femmes et des enfants de subir le même sort dans l’église. En une journée, Oradour-sur-Glane n’existe plus, et cet horrible massacre fait 642 victimes.
Ce témoignage pictural ne laissera aucun visiteur indifférent. Dès le premier regard, l’atmosphère est saisissante. Puis en observant les panneaux, la souffrance des personnages est insoutenable et suscite une vive répulsion. Les volumes amplifient sans doute cette sensation de malaise. Peinture à la fois pudique et magistrale, le peintre nous confie que ce travail qui durera trois ans a été émotionnellement difficile et éprouvant.
Pour ces œuvres, il se limite à trois couleurs : « Le rouge feu et sang, le gris cendres, le noir funeste ». Mais tous les éléments de la tragédie sont retranscrits avec, à la fois, une sobriété et une force bouleversante : des personnages mouvants, immenses, qui semblent hurler, les flammes, la souffrance, les cendres, les corps qui s’enchevêtrent, la mort. La dimension hors du commun des toiles contribue à renforcer l’émotion.
Mais l’ignominie est universelle. À travers cette œuvre, Gabriel Godard réveille notre mémoire, notre conscience individuelle et collective, qu’il s’agisse du massacre des juifs dans les camps nazis organisés pour la déportation et l’extermination, ou de tous les actes de barbarie dans le monde qui privent les hommes de leurs droits, de leur liberté, de la vie.
à partir du 15 avril 2022, au Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane
https://www.oradour.org/don-du-peintre-gabriel-godard
https://www.oradour.org/oradour-sur-glane-par-gabriel-godard
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