LA FORCE DE SA PEINTURE

Le calme intérieur et la fermeté bienveillante de son regard expriment la sérénité qui contribue à donner à ses tableaux une force qui est hardiesse et simplicité grandiose. Insensible aux influences extérieures, il a toujours trouvé en lui-même l’essentiel de sa création. « J’ai tenté toute ma vie d’effacer ce qui m’avait été inculqué et de tout retrouver moi-même. C’est une façon de naître une seconde fois » a-t-il écrit un jour. Aussi, tout rapprochement avec d’autres peintres ne peut être que fortuit. On a pu dire cependant qu’il peignait à plat comme Matisse, que comme lui, selon le mot de Gustave Moreau, il tendait à « simplifier la peinture ». Effectivement, il n’a pas recours au modelé et ignore délibérément le volume. Mais il n’a pas la conception de l’espace lumineux du maître du Fauvisme.


La profondeur chez lui s’établit d’elle-même par la juxtaposition de plans clairs et de plans sombres, de plans de couleurs uniformes et de plans comportant des mouvements graphiques ou un discret foisonnement floral comme les aimait Edouard Vuillard.


Si une comparaison devait être faite, on pourrait avancer que par tempérament Gabriel Godard semble voisin du cubiste Jacques Villon qui sut réunir dans son œuvre la plupart des conquêtes, des inventions,  des pressentiments  du siècle. Le critique Franck Elgar qui définissait son éthique : « Ne pas sacrifier l’espace à la lumière, la solidité au mouvement, le cœur à l’intelligence, tout exprimer et ne rien négliger, rester toujours ouvert et ne rien laisser au hasard, … marier le cubisme à l’impressionnisme, l’art abstrait à l’art figuratif » aurait pu écrire ces lignes à propos de Gabriel Godard sans y apporter une restriction, tant les conceptions des deux artistes semblent les mêmes.


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