EXPO PARIS 16

ITINÉRAIRE DÉCAPANT D’UN ARTISTE TOTAL

Elle a un corps velu comme le Yéti, des seins ronds en forme de demi-pastèques, des ongles griffus et manucurés et un visage sauvage aux yeux effilés. Cette créature, totalement envoûtante, est une poupée à taille humaine, née de l’imagination débridée d’Oskar Kokoschka (1886-1980) et commandée à une costumière de théâtre. La poupée représente Alma Mahler (1879-1964), musicienne, veuve du compositeur du même nom, qui fut l’amour de sa vie mais le quitta, à son désespoir, après deux années de passion tumultueuse…

L’œuvre d’Oskar Kokoschka, intellectuel et artiste complet, peintre, poète, écrivain, essayiste et dramaturge, grand voyageur, précurseur de l’expressionnisme, cet infatigable pourfendeur de l’embourgeoisement, autant dans les esprits que sur la toile, est si peu connu chez nous que la rétrospective organisée par le musée d’Art moderne de Paris est la première dans la capitale — la seule en France ayant eu lieu à Bordeaux en 1983. 

Le parcours, décapant du début à la fin, sa peinture toujours renouvelée et jamais tiède, parfois rebutante, et qui court le long de sept décennies bien remplies, réunit près de cent soixante œuvres, moitié peintures, moitié arts graphiques… 

Oskar Kokoschka (1886-1980). Un fauve à Vienne, jusqu’au 12 février 2023, musée d’Art moderne, Paris 16e. 

Commentaires